Jojo et les râté·es de la comp'het

Il y a quelques jours, mon chat Jojo est mort, et j’ai réalisé que j’avais honte d’exprimer mon chagrin. Cette appréhension avait un lien avec le fait de me rendre vulnérable socialement. C’est surement très abstrait à ce stade, mais je vais vous expliquer ! (Et à la fin du texte, découvrez le nom de mon prochain livre et sa date de parution).

Mon précieux petit chat est mort d’un cancer du poumon il y a une semaine. Je l’ai euthanasié un mardi matin, après plusieurs mois de soins palliatifs à observer la mort l’emporter jour après jour sur la vie. Cette séquence de plusieurs mois a été une épreuve, j’ai été en tension, angoissée par les soins, et les décisions philosophiques que je devais prendre. Il fallait trouver le juste endroit entre “se débarrasser égoïstement de son jouet cassé” et “s’acharner pour gagner quelques jours”. J’ai déjà connu plusieurs deuils dans ma vie, mais tous ont été accidentels. C’était la première fois que j’explorais la maladie et la mort lente, et toutes les questions que posent cette zone grise entre la vie et la mort.

C’était une période triste, mais ce qui a ajouté à ma peine, c’était la solitude dans laquelle la plupart de mes connaissances et ami·es m’ont laissée. La mort fait peur, et je comprends qu’on se protège d’évènements tristes, mais j’ai vu une autre signification dans ce silence radio général. Mon chagrin était disqualifié parce que mon chat n’était “qu’un animal”, certes, et surtout parce que je n’étais moi même qu’une personne déclassée dans une organisation sociale qui ne reconnaît que les bonheurs et les tristesses des couples hétérosexuels.

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Par Rose Lamy

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