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La newsletter de l'autrice et créatrice du compte Préparez vous pour la bagarre

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Par Rose Lamy
21 nov. · 6 mn à lire
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La rentrée des "classes"

Le film Barbie, les classes sociales, la distinction, Larusso & Deleuze au programme de cette nouvelle newsletter !

****** « je renvoie ce numéro suite à un problème technique, merci de votre compréhension si c'est un doublon » ***

Je vais essayer de faire ici le texte le plus honnête possible. Je suis allée voir Barbie un peu par hasard le soir de sa sortie, étonnée de voir toute la salle habillée en rose et en paillettes. J’avais vu le trailer comme tout le monde, mais je n’en attendais rien d’autre qu’un divertissement. Je vais depuis toujours beaucoup au cinéma, et je consomme autant de films indépendants que de blockbusters hollywoodiens, au grand désespoir de mes ami·es cinéphiles qui ne comprennent pas tous mes choix. Les derniers films que j’ai vu étaient Yo Mama, une comédie française très grand public sur des mamans qui font du rap et Blue Jean, un film indépendant racontant la vie d’une institutrice lesbienne dans les années 80 en Angleterre. Grandes amplitudes donc. C’est pareil avec tous les produits culturels que je consomme si on y pense : j’exaspère mes potes mélomanes à m’y connaitre autant en labels indépendants, qu’en « variété », une catégorie supposée médiocre de la très noble chanson française. J’enchaine les meilleures séries HBO et Plus belle la vie, la dernière série Netflix à la mode et des replay de 7 à la maison.

 C’est lié à mon parcours social : j’ai été biberonnée à la culture populaire. Si la situation économique de ma famille s’est arrangée avec l’héritage de mon père et quand ma mère s’est mariée à mon beau-père, quand nous avons pu rejoindre la petite classe moyenne, niveau capital culturel, les choses n’ont pas bougé. Pas de dimanches aux musées, pas de voyages en Italie pendant les vacances d’été, pas de théâtre ou d’Opéra. Je ne lisais pas beaucoup, et j’ai presque tout appris dans les films, dans les séries, aux JT, dans les chansons. J’ai compris le féminisme à travers les grandes affaires dont je vous ai déjà rabattu les oreilles. Si vous me lisez aujourd’hui ce n’est pas parce que j’ai fait un master ou une thèse en genre ou de grandes études en lettres, c’est parce que j’avais la télé dans ma chambre d’ado, canal satellite dans le salon, et que la série Daria m’a encouragée à m’affirmer très tôt.

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