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Par Rose Lamy
5 avr. · 3 mn à lire
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#E0 La bagarre des classes : les origines

Le pourquoi du comment de La bagarre des classes !

La question du mépris de classe a surtout été prise en charge par la sociologie, une discipline qui suppose une certaine culture, et s’adresse à une partie limitée de la population. On en parle souvent en convoquant la pensée, la rationalité, ou le sens du “juste”.

Je ne suis pas sociologue, je ne prétends pas le devenir avec la nouvelle direction de mes textes.

Ce discours moi, je le vis par le corps. Il me donne des sueurs froides quand il se manifeste, j’ai compris très vite qu’il supposait que je ne mérite pas totalement d’exister moi et ma famille. Il me terrifie aussi quand il m’échappe dans une moquerie ou un bon mot, et que je vois la même terreur dans les yeux de la personne que j’ai blessée.

J’assume un point de vue sensible et situé sur la question.

Alors j’ai mené des entretiens. Le premier qui sera publié en deux épisodes à partir de la semaine prochaine, je l’ai réalisé avec Gauvain Sers, un artiste populaire et très porté sur la défense des territoires ruraux. Nous reviendrons ensemble sur ces deux séquences médiatiques de mépris culturel qu’il a vécu sur le plateau d’On n’est pas couché et dans un édito de Christophe Honoré publié dans Les Inrocks.

Pourquoi parler du discours de mépris de classe ?

La Macronie ultra-libérale et brutale a mis de nombreux sujets sociologiques en lien avec la classe sur la table : reproduction des élites, casse du service public, haine des pauvres à travers les violences verbales d’un président qui n’a connu que l’entre soi.


Que les classes dominantes de droite méprisent les pauvres, c’est détestable mais logique. Ils ne nous prennent pas au dépourvu. L’idée que les classes populaires sont bêtes, vulgaires, dangereuses est un stéréotype vieux comme la révolution. Que l’extrême droite, tout aussi bourgeoise et élitiste, instrumentalise ce mépris pour obtenir le vote des classes populaires dans une stratégie de récupération populiste ne nous étonne pas non plus.

Par contre, voir s’infiltrer dans nos milieux progressistes l’idéologie élitiste et classiste, même inconsciente, m'inquiète profondément.

Ça devient abstrait alors je vais prendre un exemple concret. Le dernier exemple en date pour vous faire ma démonstration. J’ai reçu ce commentaire il y a quelques semaines, alors que j’appelais à signaler à l’ARCOM une séquence de propagande anti-avortement sur Cnews : 

Ce commentaire est représentatif des centaines de messages que je reçois dès que je parle de TV. Il défend l’idée d’une hiérarchie entre les individus en fonction de leurs pratiques culturelles. Je vois beaucoup cette idée sur le “twitter de gauche” aussi : dès qu’il est possible de descendre la télé réalité, un film avec de trop bons sentiments à leurs goûts ou Johnny, ils ne se privent pas.

Pourquoi il pose problème ?

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