Hacking social

Je dois écrire un texte de newsletter et pour tout vous avouer, je suis un peu à sec.

Ce n’est pas contre vous, c’est juste que j’écris déjà plusieurs heures par jour, tous les jours depuis bientôt cinq mois. Je travaille sur mon prochain livre, et mes journées se situent entre une vie au monastère et un entrainement sportif de haut niveau. Je ne connais rien, ni au sport, ni à la vie monastique, mais l’exercice est aussi intensif que solitaire. La seule chose dont j’ai envie de vous parler c’est de ce second livre qui occupe mes jours et mes nuits.

Ça n’a pas toujours été l’amour entre nous. Quand on m’a soumis l’idée de l’écrire, ma première réaction a été le dégout et le rejet. « C’est impossible » ais-je d’abord répondu. « Ou alors il faut que je déménage ». Personne n’a vraiment compris ma réponse à ce moment-là, mais mon chemin de pensée était clair. J’ai écrit Défaire le discours sexiste dans les médias, mon premier livre, en grande précarité. J’étais au chômage et j’ai vécu un an et demi avec 1080 euros par mois d’allocation à Paris. J’écrivais dans ma chambre, car j’étais en colocation et la seule pièce commune était une petite cuisine sous les toits. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, j’avais des revenus, l’appartement était salubre et lumineux, bien placé dans le XXe arrondissement et j’y ai vécue heureuse pendant 5 ans. Mais quand on écrit, en tout cas quand moi je le fais, j’ai besoin de pouvoir faire circuler les idées, et de circuler à l’intérieur de chez moi. Parole de psy : la cartographie en post it de la culture du viol sur le mur en face de mon lit n’a pas aidé l’épanouissement de ma vie sentimentale. Les difficultés n’avaient pas été seulement matérielles : l’écriture de ce livre je l’ai vécu comme un véritable hacking de vie.

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Par Rose Lamy

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